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La négresse blonde de Georges Fourest, un maître à penser pour moi.

Mes maîtres à penser

Un parcours de lecteur insoumis

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j’ai toujours aimé la littérature. J’ai dévoré, très jeune, tous les romans qui trainaient à la maison, les bibliothèques rose puis verte ne suffisant pas à alimenter mon besoin viscéral de me réfugier dans des univers moins pénibles à supporter que ma vie quotidienne d’élève. Je me rappelle avoir admiré nombre d’auteurs étudiés en classe, et détesté les professeurs qui me demandaient de charcuter leurs textes, sans pitié pour la musique que j’entendais en les lisant, au prétexte fallacieux qu’il fallait les comprendre, et donc, les expliquer.

Mes maîtres à penser

Je ne limite pas la littérature à ceux que d’aucuns baptisent « les bons auteurs ». Mesurée à l’aune de ces valeurs classiques, ma culture est une jachère. Ce que j’aime, ce sont les mots. Ils constituent, pour moi, un matériau avec laquelle on peut travailler, et surtout jouer. J’aime plus que tout m’amuser avec les mots, de toutes les façons. Pour moi, trouver la rime, compter les pieds, ou comparer les sons sont des enjeux centraux de l’acte d’écrire, tout autant que l’intérêt de l’histoire à raconter.

Il existe, heureusement, de « bons auteurs » qui s’amusent à ces jeux là. Merci à Georges Fourest, dont « La Négresse Blonde » m’a fait hurler de rire, à Boris Vian dont j’aime à déclamer le fameux « je veux bien qu’on me les coupe » dès que j’ai bu un coup dans un banquet, et dont je goûte tout particulièrement les lettres au collège de Pataphysique, et à Frédéric Dard dont je relis régulièrement les meilleurs San Antonio. Je profite qu’ils se soient tous trois retirés du monde pour en faire mes maîtres à penser, sans risque de prendre un vent.

Mes affreux jojos

J’écris avec, perchés sur les épaules, deux personnages classiques. Sur ma droite, costume fripé de petit fonctionnaire désargenté, chemise blanche, lunettes épaisses et crâne dégarni au centre, c’est Pioupiou, professeur de lettres classiques de son vivant, aujourd’hui gardien du bon goût, de l’orthodoxie des mœurs, et du respect de la langue française, envoyé officiel du Sacro-saint-Ciel et de l’Académie pour me servir de directeur de conscience littéraire. Fiable, efficace … chiant, franchement. Sur mon épaule gauche, en tee-shirt, jeans élimé, baskets, le cheveu long, l’œil rougi mais goguenard et le menton rêche, je vous présente Nanar, dont l’objectif, fixé par le Satan des lettres, consiste à me faire déraper, à m’amener à écrire des horreurs, à faire ma mère se demander, à la lecture de mes productions, comment elle a pu engendrer un tel phénomène. C’est à la lutte que se livrent ces affreux Jojos que je dois les éclats de rire que je vous fait partager.

La négresse blonde de Georges Fourest, un maître à penser pour moi.

N'hésitez pas à découvrir ce petit chef d’œuvre d'humour

2 réflexions sur “Mes maîtres à penser”

  1. Hudelaine Hélène

    Bonjour Pierre-Yves ! Je suis Hélène qui a été enchantée de notre conversation « de tout et de rien » qui m’a donné envie de vous lire, vous qui m’êtes apparu si « fantasque » et un incorrigible « bout en train de l’humour » ! Je me souviendrai de notre agréable et truculent échange du dimanche 31 mars 2024, au Salon des Enquêteurs du 29 et je lirai dans quelques temps (car j’ai déjà des ouvrages en lecture) deux de vos romans : Le radiateur de Frénégonde et le Saigneur des agneaux et … je vous en dirai mon ressenti ! En attendant, bonne plume et merci pour votre faconde ! Cordialement.

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