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Fiction politique humoristique

Roman de politique fiction humoristique "a mon corps défendant"

A mon corps défendant

Un roman de fiction politique plein d'humour

Ce livre est un roman, il appartient donc au monde de la fiction, mais nombre de situations ressemblent étrangement à ce que nous vivons en France depuis quelques années. Et rien n’est plus amusant que d’inventer avec humour ce que l’avenir pourrait nous réserver. Imaginé en plein mouvement des gilets jaunes, et concocté lors de la calamiteuse gestion de la crise dite de la Covid 19, ce roman de fiction politique humoristique et sans prétention n’est ni un pamphlet, ni un traité d’économie politique. C’est un récit picaresque qui voit un certain nombre de personnages plus ou moins attachants bousculés dans leur train-train quotidien.

Le pitch de ce roman d'humour politique

Et si un certain président, quasiment persuadé tenir son pouvoir du ciel, avait soudain l’idée de bidouiller la constitution de la cinquième république afin de continuer à incarner le rempart ultime contre un fascisme décomplexé ? Notre héros, accompagné d’une bande de copains de la région de Quimper, manifeste régulièrement contre le pouvoir en place, en prenant toutefois grand soin d’éviter les échauffourées avec les forces de l’ordre. Mais un après-midi de manif’ ordinaire, les choses ne se passent pas comme prévu. Se jetant dans la bataille pour sauver une belle inconnue des griffes de gendarmes mobiles un peu nerveux, les cinq amis se trouvent, à leur corps défendant, engagés dans le combat politique. Certains dans le groupe prônent la voie de la légalité, d’autres réclament une révolution. L’intrigue prend corps en 2024 et se termine en 2029, deux ans après l’élection présidentielle… Voilà la trame de ce roman de fiction politique humoristique.

Ainsi commence ce roman ...

Chapitre 1 Vendredi 29 juin 2029

Tout est prêt. Oserai-je ? Là est la question, aurait écrit Shakespeare… Là est la question.

Je n’ai pas allumé la lumière du bureau. Depuis mon arrivée, il y a deux ans maintenant, j’ai travaillé à vider le bâtiment la nuit. Nombre de cadres s’y pressaient à toute heure, au motif que le monde n’arrêtait pas de tourner pendant que la France dormait. J’y ai mis bon ordre. Renvoyé dans leur foyer les chasseurs d’heures sup, les pratiquants du présentéisme, les lèche-escarpins et les suce-mocassins de toutes catégories. Quelques vrais bosseurs, aussi, sans doute, mais c’est pour leur bien, et celui de leur famille. Ne demeure aujourd’hui que le service de sécurité, et une petite cellule de veille, au cas où, quand même. Il règne maintenant, ici, un silence reposant, passé neuf heures le soir. Du coup, je peux bosser tranquille.

 

La nuit s’est infiltrée sans que j’y prenne garde. Seul, l’écran de l’ordinateur nimbe d’une lueur bleutée le splendide isolement dans lequel je me suis progressivement enfoncé ces deux dernières années. Deux ans de travail acharné à monter presque seul à l’assaut de mon Cerreo Calderico perso et de ses mythiques moulins, armé de ma seule foi, mais conforté tous les jours par les attentes exprimées dans la rue par le petit peuple de France, sous les différentes couleurs que revêtent ses revendications. Deux ans à prendre des claques dans la gueule sans ciller, en souriant toujours, en sauvant, au moins, les apparences. Mais aussi deux ans de préparation, soigneusement stockés dans mon ordinateur portable, que j’ai, au préalable, castré de toute capacité à communiquer. Wi-Fi et Bluetooth ont été chirurgicalement désactivés par un copain geek plus pointu que moi dans le domaine, et à qui je sais pouvoir me fier. On n’est jamais trop prudent, surtout en de telles circonstances. L’ennemi est puissant, organisé, et son réseau tentaculaire est redoutablement difficile à contourner. Je ne lui ai, pour l’instant, trouvé qu’un seul point faible : le sentiment exacerbé de sa toute puissance, balancé sans plus aucune précaution à la face du monde, sur tous les écrans, dans tous les réseaux, dans tous les médias. Je veux oser croire que cette faille sera suffisante. Je n’ai de toute façon pas d’alternative, pas de plan B. Un seul choix : agir, quelques puissent être les conséquences, ou me coucher, abdiquer, accepter pour intangible le monde fou dans lequel nous vivons aujourd’hui. En ai-je seulement le droit ? Ce n’est pas la première fois que je me pose la question, depuis que j’ai mis le pied dans cet incommensurable merdier. Ce n’est même plus une question, c’est devenu une antienne qui m’accompagne au quotidien. À chaque nouveau pas j’hésite, puis s’impose la question et j’avance, parce que je ne sais pas répondre autrement, parce que je ne peux pas décevoir, parce que mon droit n’est plus aujourd’hui que la somme de mes devoirs. J’avance, à mon corps défendant, parce qu’il m’est impossible de faire autrement. Cette fois-ci, pourtant, oserai-je ? Là est la question.

La chronique parue dans "Les partages de la bouquiniste"