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Livre poétique et drôle

Farce philosophique en alexandrins "Jésus de Plouménez"

Jésus de Plouménez

Farce philosophique en alexandrins approximatifs

Que peut bien être une farce philosophique ? Franchement, je n’en sais rien. Bienvenue dans mon univers foutraque ! Le problème, c’est que notre monde exige que l’on classe, que l’on range, que l’on étiquette ! Alors, ce bouquin, c’est quoi comme genre littéraire ? Un roman ? Euh, pas vraiment. Un essai ? Pas davantage. Ce n’est pas non plus une nouvelle. C’est un livre poétique et drôle qui donne à réfléchir un petit peu. C’est comme ça que j’ai créé la catégorie des farces philosophiques. On ne sait jamais, j’en écrirai peut-être une autre un jour…

Que sont des alexandrins approximatifs ? Eh bien ce sont des vers qui font globalement douze pieds, à condition d’être parfois de mauvaise fois, de prendre un accent, ou de bégayer un peu. Ce n’est pas de ma faute. Je voulais faire lettres classiques, on m’a collé en classe de maths. Du coup compter jusqu’à douze, je sais forcément faire, mais respecter les strictes règles de la versification classique, et sur plus de 100 pages … On n’est pas si loin, mais bon. Approximativement.

Le pitch de ce livre poétique et drôle

La légende raconte qu’une fois terminé son parcours sur terre, Jésus est remonté aux cieux, où on lui avait prévu un siège, à droite de son papa.

Pour avoir beaucoup lu tout ce qui a été écrit sur lui, j’imagine mal qu’il ne se soit pas très vite ennuyé, là-haut. Il était plus actif que contemplatif, le bonhomme. À mon avis, il a même dû vouloir commencer à révolutionner le paradis, comme il l’avait fait en Palestine, et son paternel a préféré le renvoyer sur terre, en retraite anticipée, avant qu’il ne perturbe le rythme lénifiant des lieux.

C’est comme ça qu’il a débarqué chez nous, en Bretagne. Bon, qui dit retraite, dit petit budget. Du coup, il n’a eu droit qu’à un seul disciple, et c’est ce bon Jean-Pierre qui s’y est collé. Et c’est ainsi qu’au détour de la forêt, ou bien au cœur de la vieille église du village, Jésus continue à répandre sa bonne parole auprès de ceux qui en ont besoin.

Comment je le sais ? Je ne peux vous le dire, c’est un secret que j’ai promis de garder, comme j’ai promis de taire l’emplacement de Plouménez. Tout le reste, je le raconte ici, dans ce livre poétique et drôle qui est aussi un hommage à mes ancêtres bardes de petite et de grande Bretagne, et à leur si joli mode d’expression.

un extrait poétique du livre

À Plouménez il pleut. Souvent. En abondance.

Mais la pluie tombe ici autrement que la flotte

Sans imagination qui arrose la France,

Incolore, inodore, insipide et pâlotte.

En toute liberté elle conte l’étendue

De l’infinie palette de ses talents cachés.

Elle sait être une bruine, douce et fraiche, ingénue,

Qui détend le visage et lave les pensées.

Elle peut rire aux éclats, en ondées dynamiques,

Qui nourrissent le sol et tous ceux qui y vivent.

Elle peut masquer le jour d’un long rideau tragique,

Quand les heures sont froides et les âmes rétives,

Pour donner à chacun le plaisir de goûter

À la tiédeur de l’âtre, tous ensemble groupés

À manger des châtaignes. Elle peut aussi hurler,

En bourrasques démentes, sa nature indomptée.

L’homme sage sait alors apprécier le talent

De l’artisan couvreur qui le tient protégé.

À Plouménez la pluie, qui tombe bien souvent,

Est toujours un bienfait que l’on sait apprécier.

un extrait drôle du livre

– Tu me mens, je le sais, bien sûr, je te pardonne.

– Je ne mens pas, Seigneur, comment te le prouver ?

Le disciple barbu garde les yeux baissés,

Mais ses deux mains s’agitent comme des métronomes.

 

Sautant de branche en branche, du haut du chêne, alors

Un coq un peu cabot peaufine son entrée.

Il provoque un raffut qui fait se retourner

Jésus, et le disciple qui se défend encore,

Puis se gratte la gorge, et d’un air satisfait,

Envoie jusqu’au ciel un cocorico sonore.

 » C’est pas vrai, tu l’as fait !  » explose alors Jean-Pierre,

 » Après deux mille années, tu as recommencé !

Le coup du chant du coq, j’en ai plein le derrière.

Bon, d’accord, j’ai menti, faut quand même pas pousser !

– Arrête de râler, c’était juste pour rire,

Et dis-moi donc plutôt ce que tu me cachais.

– C’est que… Voilà Seigneur, je vais me marier !